Vrogne lit Shakespeare et refait le monde. Pinaille le ramène à une vision plus réaliste. Arrive Angéla, étrangère, ironique et tendre ; elle s'installe entre eux.
Ils l'aiment, elle les aime, elle les sépare.

C'est sous la houlette facétieuse du choeur, maître de leur destin, qu'au sein de ce trio va se jouer le sort d'Angéla. L'amour, la tendresse, le jeu, la jalousie animent leur vie commune ; mais sauront-ils éloigner la mort ?

"Sans l'écrit, la machine du théâtre tourne folle", disait Antoine Vitez.
L'écrit de "La lune des pauvres" se décline en vibrations : vibrations des périphéries des villes qui se mêlent à celles de la mer dont l'évocation est constante.

Le texte de Jean-Pierre Siméon est comme le flux et le reflux des vagues : vagues amples des scintillements poétiques, vagues courtes et âpres du langage quotidien, frémissements de l'univers suspendu de l'enfance dans lequel se tissent toutes les émotions.

Mais la pauvreté et l'errance ne sont pas seulement le fruit d'un hasard ou d'un prétexte poétique ; c'est aussi une situation politique et sociale que le spectacle se doit de faire entendre.