La chute de Saigon

Sous le titre trompeur du recueil de Patrick Besson, la chute de Saigon ne raconte pas l’Indochine, mais sept courts métrages théâtraux, sept rencontres pour sept histoires aux univers décalés, à l’humour grinçant. Ils sont toujours deux en scène, un homme et une femme, un homme et un homme, un homme et… un chat. Des psychologies taillées à la hache et des rapports sans complaisance, des tranches de vies drôles ou dramatiques, des instants courts où se jouent des destins illusoires, des centres d’intérêts décalés de la réalité, sorte de polaroïd qui mènent les personnages au bord du vide, qu’il soit celui de la vie, de la mort ou de l’amour. Une écriture intuitive, directe, presque cinématographique, dénuée de tous artifices, où seule importe l’histoire, son déroulement et son dénouement. Bref, un théâtre entier, sans concession, qui raconte, tout simplement.

En attendant de voir… Commissaire Lebrigand, étranges retrouvailles dans un commissariat pour une femme et un homme qui se connaissent peut-être. | On aurait dû s'embrasser, une rencontre extrême et inutile pour une histoire d'amour qui aurait pu exister. | La révélation, ou lorsque Marie-Claude apprend à Jean-Paul, son ex, que sa nouvelle petite amie (à lui) n'est pas vraiment celle qu'il croit qu'elle est... (c'est plus simple à voir qu'à expliquer) | Capitaine courageux, ou l'art subtilement militaire et non délicat d'empêcher le suicide d'un jeune appelé. | La poubelle, sentence immédiate pour indélicatesse romancière autobiographique. | Dialogue de bêtes, (extrait) le chat Bob : C'est elle ou moi, Maurice, je ne ferai pas de concession, je suis trop vieux pour les concessions ! | Pour qui sonne le glas, l'art de choisir le bon moment pour imposer son scénario à son producteur.

L’auteur : pour Patrick Besson, la vie est un mélange de jeu et de carnaval. Ecrivain consacré (Grand Prix du roman de l’Académie française, Prix Renaudot, prix populiste…) et contesté, sa panoplie littéraire d’une quarantaine d’ouvrages en fait un auteur incontournable. Rien ne lui a échappé : le roman, l’essai, le pamphlet, le théâtre… Chroniqueur à l’Humanité, au Figaro, à l’Idiot International ou encore à Paris Match, il est un observateur acide et facétieux de son époque.