Quand le Diable s'en mêle

C'est la troisième fois dans sa carrière que Didier Bezace, metteur en scène, revient sur ce qu'il désigne lui-même comme une sorte de chronique fragmentaire, joyeuse et cruelle, de l'anarchie conjugale.

Il réinvente ici la farce de Georges Feydeau, dramaturge spécialiste des rebondissements, quiproquos et autres brillants artifices du vaudeville. Il va d'ailleurs jusqu'à incruster l'auteur lui-même sous les traits d'un personnage diabolique et retors prenant part à la fête.
Et pour notre plus grande délectation, ce personnage précipite les couples dans l'enfer de la "marmite conjugale" pour mieux les tourmenter, pour mieux nous faire rire et frémir.

Huit comédiens incarnent les trois couples ainsi que les personnages qui les entourent, domestiques, parents... Ils jouent sur un large plancher dans le vide d'une cage de scène, bourré de trappes et de chausse-trappes. Ici, pas de portes qui claquent, pas de canapés ni de boudoirs, mais l'énergie formidable d'une troupe d'acteurs au service d'une mécanique absolument facétieuse.

Un théâtre conjugal épique et absurde, aussi drolatique qu'amer. Jubilatoire jusque dans sa noirceur !