La réunion parents-profs d'un collège. Tout le monde attend le prof principal. Une mère prend la parole et ne la lâche plus. Elle vous raconte son histoire et celle de son fils, un enfant difficile, comme on dit. Elle fait rire, avec sa vie déglinguée et ses rêves de réussite en carton-pâte.. Elle dit une certaine misère ordinaire, avec mordant, avec humour, avec audace !
Tout commence là, quand une mère invente pour son fils le destin qu'elle n'a pas eu.

Cette femme se taisait. Et voilà qu'elle éprouve le besoin de raconter. Peu importe les règles du langage, elle libère sa parole, comme un torrent décousu, spontané.
Elle parle des relations entre une mère et son fils, de ses relations aux institutions, aux autres, toujours empreintes de désarroi, d'incompréhension, de violence. Seule, sans amour, sans grande instruction, elle est en décalage tout le temps, elle est en dehors du "système". Par les espoirs fous qu'elle place dans le cinéma pour échapper à la misère, elle écrase son fils Burt, sans le vouloir, sans le savoir.

L'histoire tient en haleine par la force d'un personnage haut en couleur. Le texte, ni sociologique, ni misérabiliste, plonge d'emblée le spectateur dans une fiction théâtrale. Le parcours chaotique de cette femme, où elle prend sa part de responsabilité, pose des questions sur les valeurs et les modèles que la société impose.
Les interrogations qui émergent sont nombreuses: le langage et l'expression, la norme et l'exclusion, l'individu et les institutions, la culture et l'instruction, l'éducation et l'école, la violence, le formatage et le libre arbitre. La résilience.