Comment trouver sa place quand on n'est que la moitié de quelqu'un, de quelque chose ?
De nos jours, ou il y a mille ans, d'un salon coquet à une chambre d'hôtel, deux femmes discutent, évoquent leur vie. Deux femmes qui parlent, sans arrêt quoi de plus normal ? Car la femme jacasse, papote, discute, tandis que l'homme argumente, débat, parle. Cette pièce n'est que parole, langues déliées, secrets dévoilés. L'Autre nous met face à notre propre rapport à la parole, car nous attendons tous d'avoir quelque chose à dire pour nous taire.
C'est une pièce qui nous pousse à parler, à extérioriser nos maux, qui nous confronte à la langue toute nue, celle qui ne peut pas être retenue. Lila et Mado ont besoin de parler pour comprendre comment leur homme est devenu celui de l'autre, comment elles sont devenues amantes puis auteurs, mères d'une troisième personne.

Car L'Autre nous pose la question de la création, de l'accomplissement de soi, dans la parole et par la parole.
Et comme disait Valère Novarina "c'est le don de parler qui se transmet, le don de parler que nous avons reçu et doit être donné. Le don d'ouvrir par notre bouche [...] un passage dans la mort.1"