L'église Saint Victor a été fondée en 1905, sur la dernière grande prairie existant alors dans le quartier. L'église Saint-Victor voit le jour grâce à l'abbé Bauzin, curé bâtisseur qui répond à la politique du diocèse au début du XXe siècle, à savoir l'évangélisation à tout prix des nouveaux quartiers populaires de Bordeaux. Jusqu'aux années 1939/1945, la majorité de la population travaillait dans les usines importantes implantées dans ce quartier : lessive Saint Marc, manufacture des tabacs, verrerie Domerc... Un curé avait dit que " la paroisse était riche de pauvres et pauvre de riches ". La population ne trouvait pas sa place dans les paroisses alentour. Aussi les fondateurs ont voulu une paroisse et une église où tous se sentent à l'aise ainsi qu' un patronage pour les très nombreux enfants . On peut dire que la paroisse a été crée dans un but missionnaire. La première chapelle, en bois, a brûlé. Il est décidé dès 1936 de construire un édifice en dur. L'abbé Bourceau (enterré dans la chapelle St Victor) a eu bien des difficultés a faire bâtir cette église en dur pendant la guerre de 39-45. La charpente métallique (ne risque pas de prendre feu !) est achetée à la verrerie d'Arlac, fermée en 1930 (L'actuelle Place d'Arlac, devant l'église St Victor, a pris le nom de l'usine qui y était implantée). Et cependant en 1946, un tiers de l'église brûle. Le 19 octobre 1947 Mgr Feltin a consacré l'église. L'édifice adopte un plan allongé doté d'un chevet plat et d'un narthex, précédé par un vaste escalier et un porche. Il se compose d'une nef unique rythmée par cinq travées possédant une ouverture dans chaque axe et délimitées par des arcs doubleaux. Les statues monumentales de Jésus accueillant bras ouverts les fidèles et de Saint Victor sont de Joseph Rivière. Les autres statues en pierre sont un don du ministère des Beaux-Arts et ont été transférées depuis Paris. Le tabernacle en cuivre martelé, les chandeliers et la ferronnerie sont de la Maison Garde. Pourquoi Saint Victor ? simplement parce que l'archevêque, Mgr Lecôt , qui la crée, se prénommait Victor.