Bassoles s'en va-t-en guerre

Au fil des lettres, nous apprenons les petites nouvelles du village et les grandes horreurs de cette guerre.

Août 1914. Ils avaient vingt, dix-huit ou quarante ans. Ils s'appelaient Maurice, Jean, Antoine, Lucien ou Henri, tous du canton de Bassoles. La guerre les emportait loin de chez eux...
" Noël 1914. Le père Xavier écarte largement son bras droit en regardant l'église pleine et pourtant si vide : " J'ai une idée. Cette nuit de Noël, cette veillée de Noël à laquelle ils n'ont pas droit, nous allons la dédier à nos chers absents. Nous allons lire leurs lettres tous ensemble. Là où ils sont, ils seront avec nous. "

Septembre 1914-mars 2015 : pendant six mois, six femmes ont imaginé les échanges épistolaires des poilus retrouvés longtemps après, précieux témoignages sur une tragédie qui a entraîné l'Europe dans le désastre. Parce qu'il ne faut pas oublier, un récit à plusieurs voix pour faire vivre plusieurs destins.

Le train s'est ébranlé sans que j'aie pu te serrer dans mes bras, une fois encore. On voit de tout dans ce train. Certains ont confectionné de grandes banderoles avec ces mots : " Train de plaisir pour Berlin ". Plaisir... Y croient-ils vraiment ?
Je laisserais bien ma place pour rester près de toi et des enfants... L'uniforme me donne l'air ridicule. Si tu me voyais, tu rirais beaucoup, j'en suis certain. Je me vois déjà partir au combat dans cette tenue en tenant mon fusil dans une main et en traînant mon énorme paquetage sur le dos. Les allemands n'ont pas trop à s'inquiéter !