La mise en scène :
Il y a ces acteurs qui s'adressent directement à la caméra dans Annie Hall et on se dit : "Wouah ! C'est génial !"
Il y a "Tombe les filles et tais toi" et Woody, cet anti-héros, qui se prend les pieds dans le tapis sans jamais arriver à conclure, on se redit : "Wouah ! C'est génial, je ne suis pas le seul !"
Il y a "La Rose pourpre du Caire" où les héros de cinéma sortent de l'écran et se heurtent à la réalité. Et on conclut par : "Wouah ! C'est vraiment génial ! "
Woody Allen, qui nous fait pleurer de rire avec ses angoisses métaphysiques, est un clown vertigineux.

Pour cette adaptation, nous avons cherché dans le langage théâtral ce qui pouvait faire écho au langage cinématographique de Woody Allen. Ainsi nous avons joué sur le découpage, les deux premiers tableaux sont alternés dans deux espaces différents. Le troisième réunit l'espace scénique et les comédiens dans le même thriller métaphysique.

Nous avons choisit un décor évoquant la dimension carton pâte du cinéma, (rappelant la bande-dessinée en un univers décalé, léger, ludique) Nous avons également joué avec la notion de personnage. Ce sont eux qui disent les textes introductifs en s'adressant directement au public avant de subrepticement enchaîner avec leur rôle et recréer le quatrième mur.

Les transitions sont elles-aussi inspirées du 7ème art : fondus au noirs, arrivée du son avant l'image...
Ah et puis il y a aussi l'écran ! L'écran qui nous fournit un espace distinct, ouvert sur l'imaginaire.

Nous fîmes donc de longues recherches qui nous amenèrent à cette conclusion, sévère mais juste, soufflée par Mister Allen himself :
"C'est dur de monter une pièce de théâtre, mais travailler pour de bon, c'est pire !"