Dans la clinique psychiatrique qui les accueille, durant leur heure de liberté, ils jouent à l'Empereur et réinventent la célèbre fable d'Andersen. Leur salle commune devient une scène improvisée où se rejoue le destin du souverain vaniteux, victime de sa soif d'apparence et trompé par des imposteurs. Chacun prête sa voix et son corps à ce conte ironique, où la frontière entre le jeu et la réalité s'efface peu à peu.

Mais leur quête d'authenticité cache une blessure plus profonde : le besoin irrépressible de retrouver leur mère, figure insaisissable, métaphore de la liberté. Portés par cet espoir, ils prennent une décision radicale. La fin est tragique, laissant une question en suspens : faut-il franchir une frontière pour enfin la rejoindre ?

Le spectacle s'ouvre et se referme sur cette attente poignante. Les trois protagonistes, convaincus du retour imminent de leur mère, entraînent le spectateur dans leur monde fragile, oscillant entre illusion et vérité. Jusqu'au dénouement, inattendu. Et si certaines réalités ne devenaient accessibles qu'en acceptant d'en sortir ?