En une partition minutieusement orchestrée, les Argonautes s'accordent, se désaccordent, s'assemblent et se confondent. Avec un malin plaisir, ils mettent en lumière leurs zones d'ombre et sèment astucieusement la confusion et le doute sur leur(s) identité(s). D'un seul homme mais à quatre mains la compagnie relève le défi d'un solo pour deux interprètes.

Ces deux-là jonglent avec tout, y compris l'inattendu et l'immatériel. Ces deux-là sont fêlés et se demandent s'ils sont bien les mêmes des deux côtés de la fêlure. Ces deux-là trébuchent sur eux-mêmes jusqu'à ne plus savoir où est la frontière entre eux.

Les Argonautes se jouent des limites et explorent non sans humour le sentiment d'identité. "Solo Due" se plait à démontrer comment, alors que nous nous prenons toujours pour des êtres entiers et complets, nous sommes en fait absolument, irrémédiablement et résolument fracturés, fissurés et multiples ! A leur habitude, les Argonautes surprennent. Leur maîtrise et leur virtuosité technique servent cette fois un univers intimiste fait de questionnements et de fragilités.