Après un long silence dû à la maladie, Marguerite Duras publie en 1990 La pluie d'été. Elle raconte, avec humour et humanité, l'histoire d'une famille d'immigrés à Vitry-sur-Seine. Ernesto, le fils aîné, ne sait ni lire ni écrire et refuse d'aller à l'école puisque "à l'école on m'apprend des choses que je sais pas".

Il découvre dans une maison abandonnée un grand livre brûlé qui raconte l'ancienne histoire d'un vieux roi. Le garçon comprend sans apprendre : la physique, les mathématiques, la philosophie... Monsieur l'instituteur, plein de son savoir, en est tout déboussolé... La "vraie connaissance" d'Ernesto se construit à travers l'expérience : l'amour des parents, le désir partagé avec sa soeur Jeanne, le deuil de l'enfance. Des parents de toute petite taille et des grands enfants...

Un instituteur avec une tête d'une dimension vingt fois plus grosse que la normale qui chante Allo maman bobo... Dans Histoire d'Ernesto, le monde est regardé du point de vue de l'enfance. Les marionnettes traduisent les situations sur un mode ludique. Représentés à des tailles et des échelles différentes, les personnages, interprétés par sept jeunes acteurs marionnettistes issus de l'École Supérieure Nationale des Arts de la Marionnette de Charleville-Mezières, se révèlent aussi drôles qu'étranges. On pense à la métaphysique du clown : sous le rire, se dissimulent émotion et vertige.