Elle errait nue dans les rues de Paris. Personne ne la questionna sur son identité. Malgré sa nudité apparente, que seule la nuit était capable de cacher en partie, elle portait autour du cou un long collier ainsi que deux beaux diamants montés en boucles d'oreilles. Il pleuvait beaucoup ce soir-­là. Elle décida alors d'aller s'abriter au hasard d'une gare. L'homme s'approcha délicatement et lui glissa doucement et à l'oreille : "Mona, Mona". Le temps de se retourner, l'homme avait déjà disparu. En réponse au néant, elle dit alors ses mots : "Je suis et je resterai toujours Madame de ".

Madame de est une femme. Pour ce soir, elle sera deux, une femme et un homme. Elle écrit, ils composent, il arrange. Ils sonnent pop un peu, électro aussi mais pas que. Ils utilisent des claviers, des machines qui produisent des beats et des machines à fumée.Ils racontent en français les chagrins d'amour, la danse salvatrice, le désir foudroyant, la désolante mélancolie.
L'an passé, Madame de a bénéficié du soutien de Paris Jeunes Talents, elle a fait la première partie de Zaza Fournier aux Trois Baudets, elle a enregistré un maxi à la Maison des Ensembles à la suite d'un concours gagné de manière fortuite, elle a dansé, embrassé le monde, elle a pleuré puis elle a ri.

1 ère partie : Emma Oscar
Emma a 20 ans. Emma Oscar, seulement 2. En février 2014, elle nait doucement. Elle écrit dans son coin, rit, pleure, compose, gribouille, rature, et se confirme un peu. Elle est moins floue. Elle rencontre, quelques mois plus tard, Nathalie Bonnaud, et monte avec elle sur une poignée de jolies scènes, dont celles du Réservoir et des Trois Baudets.
En décembre 2014, elle est découverte du grand public dans l'émission Nouvelle star, sur son piano, face aux larmes d'Elodie Frégé. Emma Oscar veut grandir vite. L'embryon se développe. Grâce au public, elle finance via Ulule son premier EP "Sur Ma Peau". Elle se tait sur scène et crie fort en studio pendant quelques mois.
Son équipe change, elle s'entoure de MathVJ au violoncelle, et de Jean-Baptiste Saez à la guitare électrique. Elle chante ses textes grinçants, toujours en français, sur de douces mélodies. Elle est un paradoxe. Elle n'a pas une grande voix, mais un besoin urgent de dire et de chanter. Sinclair le dira : "Ton vrai propos est dans le sens."