Hansel et Gretel

Cette adaptation pour deux comédiens s'ouvre sur les personnages d'Hansel et Gretel devenus adultes. Ils semblent perdus, figés, incapables d'avancer, comme pris au piège de leur propre histoire. Pour dénouer les fils de leurs pensées et dépasser leurs peurs, ils décident de rejouer cet épisode de leur enfance. Et si tout avait commencé cette nuit-là, la nuit où leurs parents les avaient laissés au pied du petit arbre ...?

Il est ici question d'abandon, évidemment, au propre comme au figuré, mais aussi du rapport entre un frère et une soeur, et son évolution. La forêt est la parfaite allégorie d'un monde extérieur aussi attirant qu'inquiétant.

Le conte devient ici mise en abyme, véritable plongée de l'autre côté du miroir et nos personnages, tels Alice au Pays des Merveilles s'amusent à réinventer leur histoire et retrouvent une joie et une légèreté que leur " sérieux " d'adulte avait quelque peu mis de côté. Incarnant tour à tour un Père passif, une Marâtre manipulatrice ou encore une Sorcière grotesque, ils se réapproprient leur passé pour mieux s'en libérer.

Le décor a été construit, pensé, élaboré comme un livre ouvert dans lequel les personnages évoluent. Mais pas n'importe quel livre : de ces livres "pop-up" dont jaillissent littéralement les objets, les personnages, comme par enchantement.

Cette magie du surgissement se retrouve dans le décor, dont les éléments se mettent en place à mesure que l'histoire se fait. L'univers des enfants est représenté sur scène en trois dimensions : la forêt peinte sur toile de fond, la façade des maisons au second plan, l'arbuste en avant-scène...

La matière "papier" du livre est elle aussi très utilisée et devient tour à tour caillou, miette ou encore bonhomme de pain d'épice, au gré de l'imaginaire des enfants. Le décor-livre devient un terrain de jeu dans lequel les enfants vont s'amuser à réinventer leur histoire, au gré de leur imaginaire.