Molière dépeint, dans cette pièce assez singulière de son répertoire, les rouages infernaux de la machine sociale : le statut de classe, l'image publique, le refus de soi, la paranoïa dévastatrice.
En grand maître de la comédie, il nous plonge dans un bouillon de culture où les rires se font gras, où les bouées se font rares.

Dandin est riche certes, très riche, cependant il demeure un simple paysan qui aspire follement à une reconnaissance en société, à un titre de noblesse. En échange de sa fortune, M. et Mme de Sotenville lui offrent une particule "M. de la Dandinière" et la main de leur fille. Mais ce diable de jeune femme n'a jamais voulu cette union, elle a soif de liberté, et sa cruauté envers son trop vieux mari est sans limites.

Ridicule, seul contre tous, Dandin titube entre le mépris de ses beauxparents, la rébellion de sa femme et la duplicité de son nouvel entourage.
Voici réunis les ingrédients du parfait vaudeville et pourtant... Dandin n'est pas le dindon de la farce, mais plutôt le héros pathétique d'une tragicomédie cynique. Dramatique mais irrésistiblement drôle !

Cinq siècles plus tard, toute ressemblance avec quelque situation actuelle n'est certainement pas fortuite...

Par la Compagnie le Bruit des Couverts.