La musique du Denis Gancel Quartet s'ouvre sur l'océan. L'air y est souvent doux mais quand le temps change, ce n'est pas à moitié. Les vagues tempêtent et le vent souffle fort. Denis s'y amuse entre vents et marées. La musique du Denis Gancel Quartet se faufile entre les embruns, légère comme gonflée à l'hélium.
Biarritz, Étretat. Il y a des oiseaux de mer dans les mélodies, de celles qui vous poursuivent, qui vous impatientent et que l'on fredonne malgré soi quand on longe les falaises.
Il y a de la discipline, de la rigueur, une écriture au scalpel pourtant si généreuse. De la structure qu'il puise dans sa formation classique et de la fantaisie qu'il tient d'une famille riche de musiciens et d'artistes. Qu'il tient surtout de son tempérament.

Il y a du basque dans la détermination de la main gauche de Denis Gancel, pianiste du Quartet, et du piment d'Espelette dans l'agilité de sa main droite.
On saisit parfois les envolées de la Cesta Punta dans les chromatismes de Philippe Nadaud au sax et les acrobaties rythmiques de ses compères Peter Cushin à la batterie et Nicolas Chelly à la contrebasse. Ces trois-là sont ses alter ego sans égaux.

Yasmin Shah et Franck Mossler sont là en "guest" et en amis du Quartet. Ils nous envoutent de leur swing et de leur talent. Il n'y a plus qu'à se laisser porter.
La créativité est bien une affaire de conviction. Ces quatre musiciens, qui se sont trouvés dans ce nouveau quartet, n'en manquent ni dans la vie ni dans la musique. Ils y croient sans s'y croire. C'est bien pour cela qu'ils sont incroyables.