La mouette est une comédie qui, comme nos vies, on le sait, se termine mal... La mouette, c'est la vie comme elle va : joyeuse et grave, insouciante et dramatique, réelle et irréelle, sage et insensée, rêve et cauchemar... Tout à la fois.
L'écriture de Tchekhov fait vivre insensiblement le quotidien de la vie de chacun des protagonistes, petits maillons d'une chaîne sans fin. Nous sommes eux, ils sont nous, nous sommes liés. Nous vivons chacune de leurs secondes avec fébrilité, attente et doute. Nous ressentons espoir, légèreté, indolence, égoïsme et cynisme, comme eux. Tout à la fois.

Ces personnages, que vivent-ils ? Que disent-ils ? Que montrent-ils ? Trois fois rien. Toute l'action, toute la vie sont dans ce qu'ils ne montrent pas et ce qu'ils ne disent pas. Et pourtant, que de vie, que de drame pour ces dix héros ! Que d'amour et de nervosité ! Ils vivent tout à la fois. Moments de jeux, de fêtes, de théâtre. Et même leurs moments de solitude. Tout. Moments paradoxaux... Ils ont tout pour être heureux, et pourtant...
Jouer Tchekhov aujourd'hui, c'est redonner à ses pièces leur part de joie de vivre et d'insouciance. Une vision dynamique et vibrante de la fin d'un monde et, donc, de la naissance d'un autre.

Nouvelle traduction de Thanh-Vân Ton-That