Dans le béton, des fleurs poussent parfois. Dans la misère, les plus beaux chants s'élèvent souvent. Bounty Killer, né dans une famille nombreuse et la pauvreté de la Jamaïque, poursuit la tradition de la musique qui élève au-dessus du matériel et des malheurs de la condition humaine. L'enfant des rues s'est tellement élevé qu'il a rejoint les stars.

Rodney Basil Price, alias Bounty Killer, naît à Kingston, en Jamaïque, le 12 juin 1972. A 14 ans, alors qu'il marche avec des amis, il est touché par une balle. A l'hôpital, il ne pense qu'à la vengeance. C'est à cette époque que Rodney change de pseudo : connu sous celui de Bounty Hunter, il devient Bounty Killer. Habitué à la musique – son père, affectueusement surnommé Breezer, est propriétaire d'un sound system – et auteur d'un single, sorti au début des années 90, Bounty Killer veut percer dans le milieu du reggae.

Bounty Killer séduit les ghettos américains et la Jamaïque. La bataille avec Beenie Man, un artiste reggae au style proche, pimente son ascension vers le succès. Mais pour donner le bon exemple aux jeunes des ghettos, les deux guerriers décident de faire la paix et d'arrêter les paroles assassines. Après avoir rejoint Bob Marley dans les hit-parades américains, Bounty Killer, chaîne en or et lunettes noires, assoit sa célébrité en sortant " Ghetto Dictionary " en 2002.

Devenu artiste de dimension internationale, Bounty Killer n'a pourtant pas coupé les ponts avec la Jamaïque et les communautés de Kingston : contributeur régulier aux oeuvres de charité, il enregistre pour d'innombrables labels et épaule de jeunes artistes comme il l'a fait pour Elephant man, Wayne Marshall, Vybz Kartel ou Assassin. Avec 15 ans de carrière et une qualité toujours au rendez-vous que ce soit sur scène ou sur disque, Bounty Killer compte résolument parmi les grands noms du reggae et fait toujours figure de fer de lance de la musique jamaïcaine.