En 1965, le gouvernement indonésien a été renversé par la junte militaire. Tout opposant à la dictature militaire pouvait être accusé d'être communiste : membres d'un syndicat, fermiers sans terre, intellectuels, personne d'ethnie chinoise. En moins d'un an et avec le soutien de gouvernements occidentaux, plus d'un million de communistes furent exécutés. L'armée se servit de gangsters et d'organisations paramilitaires pour exécuter ces meurtres. Depuis, ces hommes sont au pouvoir et continuent de persécuter leurs opposants.

Ces hommes ne font pas dans le négationnisme. Comme ces hommes ont vraiment besoin de parler de ce qu'ils ont fait, ils décident, aidés par un réalisateur étranger, de reconstituer leurs scènes de crimes. De représenter dans toute son horreur la juste vérité. Ces hommes deviennent de fait des acteurs. Des êtres qui ont le droit de tout jouer et de tout dire. Pourquoi pas des stars ? Ils ont droit au rêve comme au cauchemar. Ce sont des hommes libres.

Dans cette histoire vraie, la barbarie est présentée comme un trait indissociable de l'humanité, qui n'empêche ni lucidité, ni intégration au quotidien de nos "hommes libres".

Librement inspiré du film documentaire de Joshua Oppenheimer The Act of killing.