Venise. Soir de carnaval. Sous les masques, on se regarde, on s'observe, on s'espionne. Puis les langues se délient. Alors on murmure, on parle, on crie

Lucrèce Borgia, fille du Pape Alexandre VI, Duchesse de Ferrare, femme politique et de pouvoir rencontre Gennaro, orphelin, soldat, libre et homme de révolte. Ils ne sont pas du même monde. Elle est une femme seule parmi les hommes, soumise à sa famille, à une société patriarcale, en quête de vertu et d'amour. Vivant avec un secret qui la dévore.
Il est un enfant de la république, seul, déraciné, à la recherche d'une identité et d'une mère. Tout est fait pour les réunir. Ils se parlent, se découvrent, se touchent. Cette rencontre leur permet de se libérer au contact l'un de l'autre. Cela se passe au delà des mots, au delà d'une reconnaissance réelle. Mais tout va basculer. Les compagnons d'armes de Gennaro démasquent Lucrèce avec violence. Elle se vengera à Ferrare où les lieux sont clos, sombres et étouffants. Il y règne l'angoisse et la suspicion. Comme se vengera Don Alphonse d'Este, son quatrième mari persuadé d'une relation amoureuse avec le jeune capitaine.

Mais qui est Lucrèce Borgia ? Monstre détesté et craint de toute l'Italie. A la fois victime et bourreau, violente et torturée. S'émancipant sur l'homme. Quel est son secret ? Secret de famille ? Secret d'état ?
Jusqu'à la fin elle va lutter avec férocité pour le garder. Plus elle se mure dans son silence plus elle en souffre et plus elle devient sublime et humaine.