Nous connaissons de Montaigne son esprit libre. Mais que savons-nous de l'homme ? La pièce de Robert Poudérou nous place dans le cercle intime et trivial du Génie.

Michel de Montaigne est au crépuscule de sa vie. Son oeuvre magistrale est écrite.
Physiquement il lutte contre les assauts de la maladie. Sentimentalement il résiste aux reproches légitimes de son épouse Françoise, née de La Chassaigne, et aux tentatives de séduction de Marie de Gournay éperdument admirative de son génie.
Pressé par ces deux femmes amoureusement déçues, Montaigne en vient à se justifier au monde. Par-dessus tout il affirme sa soif de comprendre qui passe par la fréquentation assidue des livres.
Le grand homme au savoir universel se trouve désarmé par ces deux coeurs qui battent pour lui.
De plus, le souvenir persistant d'Etienne de La Boétie le taraude toujours. Cet ami exceptionnel, disparu depuis longtemps déjà, avec qui il a noué une relation spirituelle hors du commun plane dans la pièce, comme un rival fantôme contre lequel les deux femmes amoureuses n'ont pas de prise.
Robert Poudérou nous présente, dans " Parce que c'était lui, parce que c'était moi " un être aussi perclus dans le domaine des sentiments qu'il est libre dans celui de l'esprit.