La pièce s'articule autour d'une conversation entre Mozart et Beethoven ayant pour point de départ leur rencontre avortée de 1787.

Librement inspiré de témoignages authentiques, le texte est émaillé de propos tenus, soit par les musiciens eux-mêmes (courriers), soit rapportés par des observateurs de l'époque. Il révèle bien des secrets et apporte un éclairage nouveau sur la vie de ces génies, tout en questionnant la place de l'art dans la société.

La vie de ces deux monstres se déroule à la charnière de deux périodes : le classicisme et le romantisme.
Si Joseph Haydn, dont il sera également question, est présenté comme l'archétype du musicien classique, Mozart est considéré comme préromantique. Il convient de préciser que les romantiques n'ont pas été très tendres avec lui. Berlioz considérait que Mozart avait été "l'ordonnateur frivole des festivités galantes et désuètes de l'Ancien Régime". Quant à Beethoven, très attentif aux bouleversements politiques et sociaux de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe, il fera des débuts brillants comme pianiste virtuose alors que sa musique, puissante et passionnée, mettra quelque temps à s'imposer.

Bien qu'ayant pleinement conscience de leur valeur, ces deux grands artistes ne se prenaient pas pour des génies, notion qui ne s'est appliquée que plus tardivement. Les propos de Joseph Haydn sur Mozart sont cependant très intéressants : "C'était vraiment un grand musicien. Mes amis m'ont souvent flatté en me disant que j'avais quelque génie, mais il était de loin mon supérieur."