De sa famille algérienne, Ali est le seul à être sorti de l'emprisonnement social de la cité. Renouer avec une partie de son histoire par le biais du théâtre était une nécessité.

" Comment commencer ... ? " C'est la première question qu'il s'est posé en arrivant dans le quartier. " Comment faire pour que les gens acceptent de me donner leur parole et que ça devienne le texte de la pièce ? On les arrête dans la rue et on leur dit : " bonjour je fais un spectacle sur le quartier... " ? " Les options étaient multiples. Ali a choisi d'aller à la rencontre de ces personnes, de s'installer dans leur quotidien, de partager leur paysage, afin de mieux ressentir cette réalité qu'il voulait représenter sur un plateau de théâtre. De cette immersion naît un texte, essentiellement constitué d'extraits de paroles d'habitants.

Beaubreuil, ou plutôt Beaub, c'est le nom de cette cité. On voyage entre le bar PMU du quartier et la guerre d'Algérie, entre la traversée des Pyrénées d'un réfugié turc, les rêves brisés d'une jeunesse sans repères et les souvenirs brûlants d'une grand-mère vietnamienne, entre les promesses des partis politiques et la réalité d'un quartier mis à mort.