C'est une communauté entière qui semble arrêtée par le cours du temps. Sagement accrochés au cadre de scène, d'innombrables petits sacs blancs, parfaitement identiques, donnent corps à un paysage dont la nature abstraite semble suspendue à la beauté du vent.
Une danseuse, deux marionnettistes et une musicienne sont là, à la lisière de cette multitude de petits mobiles portée par une forêt de 1 600 fils. La foule ondoie et enveloppe les interprètes jusqu'à effacer les corps tandis qu'un écrin sonore de bruits et de chants se joue en live.

Le mouvement se propage et dessine des ondulations, des flux et autant d'énergies activées par des liens invisibles. La danse apparaît dans sa fluidité à ce point d'équilibre, infinie délicatesse, danse et marionnettes composent une oeuvre commune. Avec cette pièce somptueuse, Renaud Herbin dessine, dans l'indistinction des frontières, la coexistence de mondes parallèles, habités par le formidable souffle du mouvement.