Le Funambule est un texte en prose écrit en 1955 par Jean Genet pour Abdallah, son grand amour du moment. À la fois essai sur l'art et poème adressé à un jeune apprenti acrobate, il y est question de la place de l'artiste dans le monde, de l'engagement jusqu'à la mort - sans cesse risquée par le funambule. On y parle de rêves et de désir, d'ombre et de lumière, du profane et du sacré, de la solitude aussi.

C'est un chant d'amour et de mort pour un artiste, en équilibre et déséquilibre, sous le chapiteau étoilé d'un cirque. Sur scène, on assiste à une rencontre, à des trajectoires chorégraphiées qui se croisent, se frôlent, s'attirent et se repoussent. Un écrivain célèbre nous parle, un jeune homme poursuit son rêve, sous l'oeil d'une femme qui observe et se joue de la perspective avec la complicité d'un gardien de cirque musicien.
Avec ce texte inclassable et essentiel constitué de quarante-neuf fragments, Véronique Bettencourt et Stéphane Bernard fabriquent un théâtre empreint de légèreté. Faire voir autant qu'entendre de la musique, de la danse, des images concrètes, des envolées lyriques et dans un même mouvement la misère et le merveilleux.