Il se présente à eux sous les traits d'Abdala, un turc venant de Smyrne ayant décidé d'organiser des auditions afin de constituer une troupe d'opéra dans son pays. La venue de cet homme, promesse de contrat, va mettre le feu aux poudres et exacerber rivalités et tensions, entre trois chanteuses lyriques, divas excentriques et deux chanteurs non moins caractériels. Tous ont en commun une ambition et une prétention à la hauteur de leur ego démesuré et de leurs exigences financières exorbitantes. Chacun devras sortir le grand jeu pour plaire à l'impresario...

Une vision drôle et féroce du monde lyrique. Peu de pièces du répertoire parlent avec autant de drôlerie et de justesse du monde de l'opéra et de ses principaux habitants que sont les chanteurs. Goldoni a sans doute eu maille à partir avec l'opéra, ses grandeurs et ses décadences, il a la dent dure et il propose un portrait sans concession. Avec humour et cruauté, il croque des silhouettes hautes en couleurs, chanteurs mégalomanes, cantatrices sans scrupules et prêtes à tout pour réussir, librettistes miteux et autres directeurs rapaces. Au bout du compte tous parlent assez peu d'art. L'impresario de Smyrne est une comédie sur la vanité et la prétention, la compétition et la jalousie mais surtout l'envie de réussir, plus forte que tout, aveuglante jusqu'à l'excès.