Une traversée organisée autour d'extraits de scènes emblématiques, de correspondance et d'éléments biographiques qui nous donne à voir un auteur plus soucieux de comprendre que de juger, plus joyeux et moins nostalgique qu'on ne le pense.

En émule de Jacques Copeau à qui il suffisait " d'un tréteau et de deux chiffons pour raconter le monde ", il suffit à Philippe Mangenot de deux portraits posés sur le plateau, d'une chaise et d'une table de maquillage pour convoquer le théâtre, la force des textes et le jeu des acteurs y sont d'autant plus magnifiés. Et ce que le metteur en scène aime par-dessus tout c'est le partage avec les spectateurs du théâtre en train de se faire, non pas dans une démarche interactive, mais dans une écoute singulière, une complicité naturelle d'où émerge le temps d'une représentation le sentiment merveilleux d'une aventure commune.

À l'instar de Tchekhov donnant des indications à Olga Knipper, Philippe Mangenot dirige son actrice fétiche, Rafaèle Huou, qui déploie ici une intelligence de jeu, toute en nuances subtiles, alternant avec grâce et brio les personnages féminins de Tchekhov ou Olga Knipper elle-même. À ses côtés, Philippe Mangenot, dans une énergie tonifiante, passe de la salle au plateau jouant le rôle du metteur en scène, celui de régisseur et Tchekhov lui-même.
Une plongée réjouissante dans la vie et l'oeuvre de Tchekhov.