Berlin, 1920. Lulu est danseuse de revue. Belle, séduisante et provocante, elle attire tous les regards mais cache aussi en elle la tentation du pire et le poison. Au milieu d'un monde masculin et bourgeois, Lulu est une femme libre et riche qui excite les fantasmes et révèle tous les vices des hommes qui rêvent de la posséder. Le metteur en scène de théâtre Georg Wilheim Pabst adapte en 1929 la pièce de Wedekind au cinéma. Il construit un jeu d'ombre et de lumière autour de l'interprétation incantatoire de Louise Brooks.

S'appuyant à la fois sur le texte et le film, l'équipe des Cartoun Sardines met en scène un rapport permanent entre des comédiens vivants et l'image sur pellicule d'acteurs d'autrefois. Le spectacle se présente comme une concrétisation d'un rapport entre le vrai et le faux. Pour relier le cinéma et le théâtre les deux comédiens, accompagnés en direct par un musicien sur scène, jouent en synchronisme avec leurs collègues du 7ème art. Leurs gestes se lisent en miroir. Parfois, ils montrent ce que la caméra n'a pas pris dans son champ. Ils distancient leur propos en introduisant des gags qui soulignent le passage d'un mode d'expression à un autre. Le spectateur se trouve confronté à une mise en abîme où présent et passé, présence réelle et existence virtuelle se mêlent avec subtilité.