Et Tartuffe ?

Madame Pernelle, matriarche déchue, voit sous ses yeux le monde qu'elle a toujours connu s'effondrer, sa famille éclatée, sa maison dévastée devenue "La Tour de Babylone". Il n'est question que de fêtes, de séductions et de plaisirs.

Le personnage de Tartuffe entre. C'est lui qui parce qu'il n'est pas des leurs, parce qu'il est ambigu, provoque le trouble qui va être le terreau, en chacun, d'une crise métaphysique visant à redéfinir leur rapport au monde.

"J'ai choisi d'adapter la version originale, celle qui a été censurée par Louis XIV à l'époque de Molière. Je rêve donc de fermer les yeux sur 400 ans d'interprétation et de me laissait aller à l'écoute de ce XVIIème siècle, de ce Jean-Baptiste s'épuisant pour faire jouer son Tartuffe.
Les yeux fermés j'entends qu'il s'agit d'une histoire d'émancipation, d'une libération par la transgression et que ce chemin de vie est toujours aussi révolutionnaire. Trahir pour se rendre libre, c'est encore révolutionnaire, c'est ce que fait Tartuffe. Il trahit les valeurs morales mortifiantes en trahissant l'Eglise, en trahissant son ami. Et, plus révolutionnaire encore, il les trahit au nom de l'amour".

Emilie Lacoste, metteure en scène