Le Malade imaginaire, ultime pièce de Molière, conjugue tous les motifs majeurs de ses grandes oeuvres. Elle est la quintessence de ses comédies mettant à mal la bourgeoisie, dans lesquelles il inspecte les mouvements métaphysiques de l'être.
Argan, le célèbre hypocondriaque, n'est pas simplement un père qui veut forcer sa fille à épouser un médecin pour satisfaire en premier lieu ses lubies et autres chichis fantasques, c'est d'abord la figure d'un homme étonné d'être au monde.

Pour Michel Didym, Argan n'en revient pas d'exister et de la façon dont tout se passe autour de lui. Il a tous les traits d'un bourgeois gentilhomme devenu malade, malade de sa propre bourgeoisie face à un monde bien plus malade que lui. Pamphlet philosophique contre l'action des médecins, ici, Le Malade imaginaire est vu comme une comédie rosse et joyeuse au cours de laquelle un homme règle son compte non seulement à la médecine, mais aussi à la maladie et à la mort. Pour traquer et démasquer avec humour et ironie lucide les idées obscurantistes des médecins qui se complaisent en cérémonials de pacotille, Michel Didym confie le rôle d'Argan à André Marcon. Il imagine un personnage régressif, puéril et maniaque qui déclenche le rire – arme ultime en cette période médicamenteuse pour panser vos âmes.