L'histoire de cinq êtres. L'histoire d'une famille. L'histoire d'une tragédie. Avant d'aboutir à l'écriture et à la mise en scène de Maria et l'Autre, évoquer et sonder les actes d'un père pervers et violent, d'une mère résignée et de leurs trois enfants en déshérence, Rose Mary D'Orros s'est d'abord exprimée par la chanson. Très présente ici encore, la musique accompagne les monologues poignants qui cherchent des réponses à tant de questions et qui interrogent la figure maternelle.
"De quoi a-t-elle voulu se punir ? Nous punir, donc ? Pourquoi ne nous a-t-elle pas protégés de l'Autre ?". Un grand moment d'émotion empreint de la sincérité et du courage de Rose Mary D'Orros, dans cette histoire autobiographique.

"C'est un texte formidable. Un texte qui fait peur. Il y a donc l'Autre, l'Ogre (mais " l'Autre ", c'est mieux dit, puisque c'est pire dit), le Père, atroce, criminel. Et il y a ses victimes, sa femme, ses filles, son fils, incarcérés pour toujours par lui, avec lui, en lui. Derrière le huis-clos, ce n'est pas un choeur, car ces quatre-là ne sont pas rassemblés pour se libérer de l'ordure maléfique, même moribonde. Captifs ils sont, chacun violé, avec ce qui lui reste et qui n'est pas viatique, silences pétrifiés, litanies épouvantées, mots bégayés"
- Jean Delabroy.