C'est le jour de l'enterrement de la mère. Au retour de la mise en bière, dans la cuisine, la fratrie à fleur de peau se partage le banquet des non-dits et des bondieuseries. Ça parle plus vite que ça ne pense, c'est vif, à vif, ça ironise. On dissimule les blessures derrière la rancune, on exhume un passé non réglé, on ne sait pas s'aimer, on choisit d'en rire pour mettre à distance.

La cuisine, sépulture des secrets de famille, devient le théâtre tragi-comique où s'agite l'ombre d'une mère omniprésente. La journée avance, les invités s'en vont, la famille se révèle alors au grand jour. Un ballet familial, une valse des névroses, une ode à la vie, le tout dessiné d'amour et d'humour noir.

"Le Grand Jour" serait en quelque sorte une mise en abyme fictive du premier spectacle de Frédérique Voruz, "Lalalangue - Prenez et mangez-en tous", seule en scène autobiographique narrant la survie d'une petite fille ayant grandi en milieu hostile. Cette fois encore, le second degré et l'humour permettent la mise à distance et la tentative de réconciliation d'une famille morcelée. Une fable familiale tendre et violente à la fois.