Un groupe d'aveugles égarés guette le retour de leur guide, celui qui doit les guérir, celui qui voit. Abandonnés sur une île, ils l'attendent inexorablement dans une forêt aux signes étrangement inquiétants. Épuisés, ils tentent de comprendre où ils se trouvent. La Nature, en vain, informe ces aveugles de la fatalité prochaine qui va s'abattre.

Raconter ce que l'auteur appelle "le tragique quotidien". Une nécessité pour nous d'offrir un espace distendu, hors du temps, pour plonger dans l'univers où le silence règne en maître mot. Un besoin de créer un espace en dehors de cette quotidienneté qui déshumanise pour que l'on puisse "peut-être entendre autre chose" comme le disait Claude Régy.

C'est le récit macabre et effrayant de l'Homme face à la Mort. La mort a toujours fasciné les cultures de toutes les époques. C'est une puissance indétrônable que nous rencontrerons tous. Elle nous ramène à notre tragique condition humaine. L'histoire mystique de cette horde d'aveugles pourrait même être une fable dont la morale lugubre serait prononcée par la Nature, la Mort, Dieu, ou quelque autre puissance qui nous dépasse. Elle nous confierait ce constat ultime : "Pauvres générations humaines, je ne vois en vous qu'un néant".

Dans le cadre du Festival Départ d'Incendies.