La tortue et le limaçon, est-ce le même animal ? Sur cette question absurde, des amants aigris se disputent en boucle depuis 17 ans, dans un appartement en cours d'effondrement.

L'homme à l'identité diffractée, la femme à l'offensive lancent-ils dans leur délire des bombes imaginaires ou la guerre civile fait-elle rage dehors ? On n'aura pas le dernier mot de cet échange strident, plein d'échos à notre actualité, même si les personnages autoconfinés s'acharnent à clouer le bec, à réduire l'autre au silence.

Au cours d'un affrontement verbal, réjouissant et dérisoire, la mauvaise foi mène une danse où s'égrènent des rêves, des regrets rances, des bribes d'une pauvre histoire : dans cette caricature du couple, chacun s'efforce de garder l'autre, de le retenir sous la domination. Des événements et des mouvements hauts en couleurs marquent les étapes de la destruction, dans une atmosphère de cirque et de cauchemar, jusqu'à l'irruption incongrue d'un monde extérieur morcelé et quotidien tout à la fois, aux dimensions d'un écran de cinéma.