Tout le monde savait

L'histoire d'une résilience incroyable, celle d'une femme devenue figure iconique de la lutte contre les violences conjugales. L'histoire d'un silence meurtrier, du dysfonctionnement des institutions, d'une difficulté à entendre et prendre en compte la parole des victimes. Accusée du meurtre de son mari, Valérie Bacot incarne à elle seule un combat. Celui d'une femme pour se sortir de l'emprise de son bourreau, celui d'une mère pour protéger ses enfants, celui d'une victime pour porter une parole dérangeante et nécessaire.

Bouleversée par la lecture de cette histoire, Anne Bouvier choisit de mettre en scène la pièce pour prolonger cette parole, par nécessité de faire entendre le parcours de Valérie. Comme une catharsis, pour ne pas oublier, et peut être donner la force à d'autres femmes, de se sauver en sortant du silence, elle fait sa part du chemin, en offrant à Sylvie Testud, de donner corps et voix à cette histoire, du point de vue de Valérie. Un spectacle convoquant et provoquant l'imaginaire, sans voyeurisme, usant de symboles, d'objets, de sensations, de sons, d'images, permettant à chaque spectateur de se faire sa propre image du monstre au gré de la reconstitution presque clinique du parcours de Valérie.