Monter Phèdre en 2009 par une troupe de jeunes acteurs pour de jeunes spectateurs semble être un excellent moyen de transmettre un texte du répertoire classique, au langage complexe parce qu'ancien et soumis à des règles très précises. Jouer une tragédie de Racine aujourd'hui, c'est tenter de partager un moment de l'histoire du théâtre.

En scène : quatre Phèdre(s) afin de multiplier les possibilités d'interprétation, dont une qui est la représentation du mythe, cette " grande Phèdre " qui a traversé les époques et les écritures, à la fois actrice et spectatrice de sa propre perte. Deux Hippolyte(s), de l'âge d'homme au héros, font face aux fureurs amoureuses d'une belle-mère. Deux Thésée(s) qui à leur arrivée font basculer la pièce dans " l'ère monstrueuse. "

Dans l'espace, une table, symbole de réunion familiale, va se transformer en tribune où l'on plaide, pour devenir enfin l'autel sur lequel reposent Phèdre et Hippolyte. Les acteurs, par leurs corps et leurs voix, vont mettre la lumière sur ce texte.

Cette écriture, ces vers, il faut les ressentir pour pouvoir les comprendre. Jubiler de la poétique, du son, du rythme. C'est une expérience sensitive avant tout, qui peut naturellement éveiller la curiosité du jeune spectateur.