Parce que tu partiras et que nous resterons. En prononçant ces mots à Philippe, Thomas n'imagine pas la prémonition qu'ils représentent. Pourtant, elle vibrera en eux tout au long de leurs vies.

Arrête avec tes mensonges c'est le souvenir de terminale de Philippe. Il vit à Barbezieux, il est bon à l'école, aime Diana Ross et les films d'intellos. Thomas va au même lycée que lui, joue au flipper, roule à moto et fume beaucoup. Philippe aime les hommes mais ne le dit pas.
Thomas aime les femmes mais ne s'en vante pas. Ils n'ont rien en commun, ils ne se sont jamais parlé. Pourtant, un jour de novembre, Thomas donne rendez-vous à Philippe dans un PMU éloigné du centre-ville. De cette première rencontre naîtra une grande histoire d'amour.

"Mais tout doit rester caché, personne ne doit savoir. C'est la condition."

Après un an d'une relation tenue secrète, l'été les éloignera. Ils ne se reverront pas.
Vingt-trois années plus tard, Philippe découvrira la vie mutique de Thomas par la voix de son fils Lucas. Leur histoire qu'il pensait enterrée depuis longtemps, va ressurgir et bousculer la vie des deux amants.

"C'est parce qu'ici ou là dans un autre pays, Pourvu que tu y sois, c'est toujours mon pays." Parce que (Je t'aime) – Barbara, 1967

Ces mots brûlent les lèvres de Philippe et Thomas. Pourtant, rien ne se dit. Thomas aime mais il ne se le permet pas. Philippe se sait homosexuel mais il ne l'affirme pas. Nous sommes en 1984 à Barbezieux. En 1990, l'OMS raye l'homosexualité de la liste des maladies mentales.

Arrête avec tes mensonges n'est pas une pièce sur l'homosexualité. Ce n'est pas une fable politique qui revendique un monde libre. C'est une simple histoire d'amour, de désirs interdits. Ceux de deux lycéens qui protègent un secret. C'est aussi un rêve. Celui d'aimer sans retour, sans condition. C'est surtout un souvenir. Celui de la jeunesse de Philippe, la seule qui a vraiment compté. Après 1984, plus rien.

Finalement, Arrête avec tes mensonges témoigne des ultimes effets d'une vérité non assumée, mais aussi des limites que l'homme oppose à l'amour.