Le texte, le cocasse des situations, les amours contrariés, père et fils concurrents, valets astucieux, quiproquos...

"Il ne donne pas le bonjour, il le prête".

Dans sa maison, sous sa bonne garde, règnent le mensonge, l'hypocrisie, la méfiance. Mais Harpagon nous fait rire, malheureux être humain gouverné par sa folie.
Pièce grinçante, gourmandise acidulée. Le génie de Molière : pour rire des travers des hommes.

Les instruments traditionnels sont présents au cours du spectacle, un peu comme dans les projections des films muets, ils illustrent, soutiennent ou renforcent l'action.

L'avare et ses calebasses : un voyage en musique et costumes jusqu'à Ouagadougou.

On rit de ce pauvre homme. Le rire s'accompagne toujours d'une insensibilité ou d'une indifférence : "c'est une anesthésie momentanée du coeur, pendant laquelle l'émotion ou l'affection est mise de côté" (Bergson).
Le génie de Molière produit souvent cette "anesthésie momentanée du coeur".

Les situations sont poussées à l'extrême, c'est Molière le comédien qui tient la plume et on rit beaucoup.
Oui, on rit de l'Avare, de ses travers, de ses lubies... on rit de lui.
Mais, il s'en moque et puisqu'il retrouve sa calebasse, il en sort indemne. Enfin il le pense et dans notre "anesthésie bergsonienne", on veut bien le croire avec lui.