David Greig invente dans cette épopée racontée par les protagonistes une forme étonnante pour porter la parole des adolescents en fuite d'eux-mêmes. Radical, mais humain.

"Disons-nous intérieurement que nous ne voulons jamais que ce moment s'arrête parce que maintenant, au moins, on fait partie d'une histoire. Je suis là. Je suis là. Je suis là."

C'est vendredi soir et Leila est chez elle.
Leila c'est "La silencieuse".
C'est le rôle qu'elle s'est donné dans la vie réelle.
"Elle est connue pour ça, c'est son truc."
Son silence mutin est un refuge et une impasse.
C'est vendredi soir et Leila est seule.
Pour tromper son ennui, elle va s'inventer une histoire.
Et se demander jusqu'où elle peut pousser le curseur du vraisemblable : une virée au cimetière ?
Elle en fugitive ? Le nord sauvage ? Une tempête de neige ? Tomber amoureuse ? Rencontrer son idole ? Lui ressembler ?
Une pure fiction où elle joue son propre rôle : "La silencieuse".
Mais celle qui ne parle pas ne risque pas d'être entendue.
Et Leila, pour avoir le premier rôle dans son histoire devra prendre la parole.
Parler pour se positionner et décider.