Le gros mot relève des interdits de la langue. Il est défendu à l'école, condamné par la justice, prohibé dans les conversations de " bon ton "...
Comment la grosseur vient-elle aux Gros Mots ? Ils surgissent, décapent, bravant les interdits du langage, comme si la grossièreté devenait vertu.
Imaginons un lieu où il soit possible de les examiner de plus près, où le plaisir de l'interdit l'emporte sur la peur de la transgression. Sans vulgarité, avec humour et tendresse... La compagnie Polygène nous propose une visite guidée en dix tableaux imagés, pour mieux dévoiler les contours, se libérer des tensions, de l'agressivité. Se réfléchir, se rafraîchir, se divertir et entonner le très célèbre hymne du Musée des Gros Mots.

Dès les premiers instants, nous plongeons dans une atmosphère étrange, un univers absurde, où les Gros Mots surgissent, décapent, bravant les interdits du langage, comme si la grossièreté devenait vertu, nous permettant de sortir de l'amollissement général.
Dix tableaux imagés, donnant naissance à des personnages drôles mais aux caractères bien dessinés, qu'ils soient objets ou sujets, sortis d'un champ de fouilles ou retransmis par ondes célestes, comme si des croisements génétiques incessants ne cessaient de répéter, au travers de mots, la guerre des sexes comme une éternelle histoire des temps.
Ils sont là, quatre jeunes interprètes, tour à tour taquins, farceurs, ironiques, grands maîtres de l'injure. Scènes intimes, marionnettes, débats contradictoires, Olympiades féminines, théâtre d'objets, rap, laboratoire scientifique, Assemblée nationale, ils s'inventent une galerie de l'évolution, répertorient toutes les espèces. Leurs plaisirs ou leurs colères sont orchestrés par Didier Massein...

Une visite guidée dans un musée, un castelet pour mieux dévoiler les contours d'une geste verbale, se libérer des tensions, de l'agressivité. Et s'il tient à se divertir, le spectateur pourra se rafraîchir et entonner, avec nos quatre guides, le très célèbre hymne du Musée des gros mots.