... qui va basculer dans l'espace d'une nuit. L'hôtel, univers du " passage ", de l'éphémère, devient ici un lieu de résidence pour ces personnages victimes de la misère. Ils sont six. L'un empeste la sardine, tandis que le chef, gardien des lieux qui n'est pas plus qu'un veilleur de nuit, exhale la moisissure.
Un acteur raté, escroc, usurpateur d'identités, sent le faux et l'imposture. Il y a une femme aussi, qui rêve d'avoir la " connaissance ". Un professeur d'histoire, qui vit là avec sa famille depuis de nombreuses années, enseigne le " mensonge " pour survivre.

Au fil des répliques, on découvre ces personnages et les liens qui se tissent entre eux. Et aussi les différentes intrigues qui tendent leur existence. La première est celle de l'attente interminable de l'eau, ressource vitale et pourtant manquante.
S'ajoute à ce drame, la rumeur de l'univers extérieur : " c'est la guerre ". Aucune guerre n'est véritablement mentionnée, mais l'atmosphère de la pièce est placée sous le signe de cette violence, incompréhensible aux yeux des personnages. Un sentiment d'insécurité qui va être d'autant plus important avec l'arrivée de l'inspecteur, ce personnage qui veut " redresser le pays " en traquant les fausses identités. Contre cette figure de l'Autorité, les sept résidents vont commettre un crime.
Un crime involontaire et inélucidable dans le tumulte de l'action qui le précède. Au sein de l'hôtel, en cette nuit de doute sur le véritable criminel, les résidents s'inventent un tribunal. Et jugent fallacieusement l'un d'entre eux.

" J'ai choisi l'allégorie car j'avais envie de raconter une histoire qui parle à tout le monde et d'y mettre dans cette histoire des éléments d'analyse et une émotion donnant une résonnance humaine." (Arezki Metref)