Georges Bernanos est mort au lendemain de la seconde guerre mondiale en 1948. Cet homme qui partagea l'héroïque épreuve des hommes de la Grande Guerre ne cessa de combattre et de témoigner de livre en livre en faveur de la vérité.
Ce visionnaire et cet homme du cri, mais qui savait comme nul autre s'adresser à son lecteur sur un ton de confidence, n'a t-il pas une parole vivante à nous offrir en ce début de XXIe siècle ?
" Je ne suis pas un prophète, mais il arrive que je vois ce que les autres voient comme moi, mais ne veulent pas voir ".

Marqué par la Grande Guerre, scrutant dans la douleur, mais avec une lucidité tranchante, le cours heurté du XXe siècle, Georges Bernanos se méfie des " belles " pensées. Il est en colère. Mais il n'est pas destructeur. S'il fustige, c'est sans esprit de superbe.

Ce qui frappe dans les passages retenus par Samir Siad, c'est la bouleversante actualité des propos de l'écrivain de Sous le soleil de Satan (1926). On a le sentiment troublant qu'il nous parle, aujourd'hui et maintenant de notre monde même. Pourquoi ? Parce que ce début plombé du XXIe siècle n'est que l'aboutissement d'événements que Bernanos a vécu de près - Les tranchées, la guerre civile espagnole - ou de loin - la Seconde Guerre : il est au Brésil et ne revient en France qu'en 1945, trois ans avant sa mort.

Georges Bernanos voit, comprend. Il nous éclaire. Et c'est par le théâtre que sa pensée est la plus active parce que les quatre comédiens s'adressent à nous et nous prennent à témoin.