J'aime les gens : les riches, les pauvres, les jeunes, les vieux... tous, ils ont quelque chose à m'apprendre, à nous apprendre. Il suffit de prendre le temps de les regarder, de voir leur expression changer devant un paysage, un cormoran, un croissant...

Aujourd'hui plus personne n'a le temps, de rien. Pas le temps de téléphoner, alors on envoie un texto, pas le temps d'aller prendre un verre dans un café, alors on chate en visio, pas le temps de prendre son vélo et d'aller faire un tour en forêt, alors on achète un vélo d'appartement...moi j'ai de la chance parce que justement j'en ai, du temps.

Après avoir travaillé comme une forcenée pendant des années, j'ai réalisé à l'approche de la quarantaine que ce qui était important ce n'était pas l'argent, mais le temps... le temps qui passe et que l'on perd, le temps qui nous enlève des êtres chers.

J'ai commencé à prendre des photos, pour figer l'instant, capturer un regard, un sourire, une larme, un reste de chocolat au coin des lèvres... des visages d'enfants, d'adultes, de vieillards.
Des visages gais, tristes, en colère. Des visages abîmés, d'autres en pleine santé.
Alors que je viens d'appuyer sur le déclencheur, que l'image est enregistrée, elle appartient déjà au passé.
C'est peut-être pour ça que j'ai choisi de les montrer en noir et blanc, tous ces visages. Ou peut-être aussi parce que je trouvais ça plus joli. Qui sait.. et qu'importe.