Après un rejet très violent des critiques et la censure de cette pièce en 1960, Nelson Rodrigues disparu en 1980, devient le dramaturge essentiel du Brésil… Il a inventé une forme singulière d’écriture basée sur le rythme des dialogues syncopés, les silences révélateurs, le mélange des genres et la représentation scénique de notre inconscient. Il montre, sans voile mystificateur, l’essence même de la nature humaine.

Une place populaire de Rio de Janeiro, en plein après-midi. Un bus écrase un passant, un jeune homme qui, avant de mourir, tend ses lèvres à un autre homme qui l’embrasse… Un journaliste « raté » témoin de la scène et un commissaire « véreux » promis au placard, misent sur le fait que la pédérastie fait vendre du journal pour faire « danser la ville » en montant de toutes pièces une histoire à scandales d’un fait divers sans aucune importance. Plutôt que de l’homosexualité, Le baiser sur l’asphalte traite des abus de pouvoir calomnieux de certains médias et de la corruption de la police. Progressivement, se dessinent les ravages que provoque la rumeur dans la vie d’un homme qui ne pourra pas se justifier jusqu’à être isolé de tout son entourage…