Un singe à l'académie

À propos de " Un singe à l'académie " :
Devant les honorés membres de l'Académie, un singe se penche sur son passé... Avec ce sens de l'auto-dérision, qui achève de le nimber de charme fraternel, Pierre le Rouge fait circuler son brouet d'humour noir. Goûtez, Mesdames, Messieurs, à la confession d'un singe du siècle ! Comme E.T.A Hofmann dans sa " letre du singe cultvé Milo à son ami Pipi, en Amérique du Nord " Kafa se sert de l'animal pour asseoir l'homme sur la sellete. Pierre le Rouge, en palpant les cicatrices du dressage, fait apparaître les stigmates de l'éducation, et les tortures de la civilisaton. Peut-on se souvenir du Prix qu'il faut payer, quand le dressage commence par l'oubli des origines ?

Au son du fouet, l'oubli va plus vite. " les hommes ne sont pas méchants, dans le fond " dit le singe. Et il se penche sur le puits profond de son passé simien : mais l'eau noire lui renvoie le refet d'un civilisé malade. C'est " la métamorphose " à l'envers, quand l'animal devient homme, mais qu'il ne supporte plus, dans la pupille d'une femelle de sa race, de dévisager la folie de la bête dressée et égarée ".

Au bout de ses espiègleries, de ses jongleries verbales, de ses sautes d'humeur ou d'humour, quand les rires s'estompent, à l'occasion d'un instant de silence, on n'entend plus qu'un léger frôlement. Serait-ce le petit courant d'air, qui chatouille aux talons tous ceux qui marchent sur cete terre... ? Atrape la hache qui " brise la mer gelée en nous ", susurre l'auteur à son singe.

Note d'intention du metteur en scène :
" Comique ce singe qui se rend à l'Académie pour y raconter comment il fut fait prisonnier par les hommes et éduqué par eux jusqu'à devenir une star de music-hall. Comique ce singe qui a préféré s'intégrer dans notre société plutôt que de retourner à sa liberté au milieu de la nature : contrainte, discipline de fer et fouet étant la seule réponse à opposer à l'illusion de la liberté, car il ne s'agit surtout pas d'être libre, il faut " s'en sortr ". Comique aussi ce désir qu'il pense accompli, d'être un bon européen moyen, qui se cristallise dans la reconnaissance sociale et la dégustaton d'un bon vin rouge...
Comique ?... Après s'être diverti de l'histoire d'un autre, même pas humain, avoir ri de la futlité, de l'absurde, de la vanité stupide d'un singe, nous comprenons soudain qu'il s'agit de notre frère, de nous-mêmes. " Jean-Paul Denizon