Quand Stephano Roi eut douze ans, il demanda comme cadeau à son père, qui était capitaine au long cours et maître d'un beau voilier, de l'emmener à bord avec lui.

Ils partent en mer lorsque Stefano prétend voir une forme noire inquiétante dans le sillage laissé par le bateau.
Le père comprend alors ce qui arrive à son fils, le K, un monstre qui traque sans relâche sa victime, et ne renonce jamais à jeter son dévolu sur lui.
Il ramène donc Stefano sur terre, lui fait jurer de ne plus retourner sur l'eau et l'installe dans les terres, très loin de la mer...

Les années passent Stefano grandit. Il est riche et ne pense plus au K qui l'a hanté pendant longtemps. Il fait alors ce qu'il a toujours voulu faire de sa vie, être marin. Il arrive donc devant le grand océan, et, à sa grande surprise, le K l'attend...
Malgré cela, il devient un marin qui parcourt le monde sur son bateau, voyant le K comme une malédiction.
Alors qu'il est sur le point de mourir de vieillesse, il décide d'aller à la rencontre de son destin en affrontant le K ; ce dernier est aussi exténué que lui et lui transmet enfin le message qui lui était destiné. Il était en fait chargé de lui remettre une perle magique capable de lui assurer réussite, richesse et bonheur toute sa vie durant...

Le K (Il colombre) est une nouvelle fantastique de Dino Buzzati, faisant partie du recueil du même nom (le K) publié pour la première fois en Italie en 1966.

"Il y a des textes qui nous suivent. Ils sont là présents dans notre vie sans que l'on sache pourquoi. Durant tout ce temps que l'on passe à côté d'eux, il nous arrive de les oublier et puis au hasard de notre bibliothèque, on les rencontre à nouveau.
On ne sait toujours pas ce qu'ils veulent. Les textes sont comme des ombres au coin de notre tête, leurs seules présences nous nourrissent.
Puis un jour, ils se découvrent et nous leur trouvons une place. Ils prennent forme dans un projet, font écho à notre vie, à la vie des autres. Ils deviennent une passerelle entre nous et le monde.
C'est à partir de ce moment là, que nous éprouvons le désir de les mettre en scène. Histoire de passer ces émotions qui nous ont traversés." Gilles Le Moher.