Vibrations de la guimbarde : voyage initiatique en Sibérie

La respiration : une fonction vitale, si naturelle pour tous les êtres qu'on l'oublie souvent. Certaines pratiques musicales mettent en oeuvre une utilisation consciente de l'appareil respiratoire, en même tant qu'une écoute attentive et un contrôle du souffle. Deux jours pour une initiation à la guimbarde, l'instrument des Sakhas au nord-est de la Sibérie.
L'apprentissage de techniques de jeu sibériennes, accessibles à des débutants et intéressantes aussi pour des musiciens confirmé, sera introduit par une réflexion autour des cultures autochtones de Sibérie. Le travail en groupe et sur soi fera évoluer la perception du corps et de l'espace et élargira les possibles par la découverte des harmoniques.

Le travail sera divisé en deux parties : une découverte de l'instrument comme une prolongation naturelle du corps et une initiation au contrôle des vibrations de la guimbarde et du souffle.

Deux jours d'atelier pratique avec :

Samedi de 9h-12h et 14h-18h
Harmonie : La guimbarde, une prolongation du corps humain- Présentations, prise en main de l'instrument

- Voyage vers la Iakoutie : introduction au concept d'âme et de souffle dans la pensée du peuple sakha : activer la languette de l'instrument
- Conscientisation de la respiration : à travers de simples exercices respiratoires, apprentissage d'une meilleure conscience et écoute de la respiration et de la présence au corps- Le chant de la jument et de la corde : premiers exercices d'articulation
- Le chant pour la prise de contact avec les esprits dans le chamanisme sibérien : le coucou, l'alouette et l'oie, premiers pas dans les imitations animales
- Aspirer, expirer : la musique dans les pratiques de chasse, la chasse dans les nouvelles pratiques musicales en Sibérie
- Musique et magie : percevoir ses premiers harmoniques à la guimbarde- Moment de relaxation

Dimanche de 9h-12h et 14h-18h
Rythmes : Quand le corps adopte le tempo de l'instrument

- Conscientisation de la respiration
- Le galop du renne et les bonds du lièvre : diversité des rythmes
- Le craquement de la glace au printemps : claquements de langue et chant sakha annonçant l'été
- La guimbarde-tambour: les différents mouvements de la main et l'instrument comme bouclier
- La danse du soleil : chant iakoute pour la prospérité
- Jeu de guimbarde à répons : entre imitation et improvisation
- Polyphonies à la guimbarde : ensemble en harmonie
- Moment de relaxation.

Le Saviez-vous?

Emilie Maj est anthropologue et joueuse de guimbarde. Sa passion pour les chevaux l'a ammené en Sibérie où se rend chaque année depuis 1999. Son séjour en République Sakha en Iakoutie lui a permis d'apprendre à jouer la guimbarde, cet instrument sacré dans la plus pure tradition sakha. Parallèlement à sa carrière de chercheuse, elle organise des concerts de musique traditionnelle. Dans le but de diffuser au plus grand nombre sa passion sibérienne, elle fonde Les éditions Borealia qui sortira au printemps 2013 un livre-CD de musicothérapie du grand maître Spiridon Shishigin.

Simone Da Silva Meyer est gemmologue et lithothérapeute, venue du Brésil en Alsace en 1986. Son travail avec les pierres l'a conduite à une maîtrise de l'énergie des pierres. Elle étudie les traditions sacrées des peuples indiens du Brésil et d'ailleurs. Au magasin GAÎA qu'elle a créé en 1990 à Strasbourg, c'est par l'information et le conseil qu'elle élargi son savoir de l'univers minéral. Depuis 2010 elle a ouvert GAÏA bien-être, un espace de formation et consultation pour ceux qui souhaitent se tourner vers une thérapie alternative à base des minéraux et des techniques douces d'approche du corps.

La guimbarde instrument du chamane
D'apparence insignifiant, la guimbarde est un petit instrument qui se place contre les dents et utilise la cavité buccale comme caisse de résonnance. En République Sakha (Iakoutie), la guimbarde est en métal. A cadre ouvert, elle laisse la languette vibrer à l'intérieur et à l'extérieur de la bouche sous l'impulsion des doigts du musicien.Le mot sakha désignant la guimbarde, khomus, aurait rapport à la fois avec les roseaux (khomus, probablement lié au russe kamysh) et la magie (khomuhun).

En Iakoutie, autrefois, il arrivait que les chamanes utilisent des guimbardes dans des rituels collectifs. Instrument à vent, le khomus a aussi, à l'instar du tambour, quelque chose de la percussion. Le mouvement de la main du chamane avec son tambour est le même que celui du guimbardiste avec son khomus : l'intérieur de l'instrument caché contre lui et la main frappant vers le joueur. Aujourd'hui, certains nouveaux chamanes en jouent lors de rituels de purification Les Sakhas distinguent les khomus 'parlants', plus rythmés, des khomus 'chantants', plus mélodieux. Son jeu étant en particulier basé sur la phonétique et, notamment, la prononciation des voyelles, le khomus est considéré comme un bon traducteur des émotions humaines.

On dit actuellement que c'est un instrument qui fait le lien entre le monde des humains et celui des esprits. C'est sans doute l'une des raisons qui ont poussé les Sakhas à envoyer une guimbarde sur la station spatiale russe en 2012.La guimbarde est à présent un symbole important pour le peuple sakha. En 2012, 1344 joueurs de guimbarde se sont réunis pour jouer ensemble une danse Ohuokhaï et battre le record du monde du nombre de musiciens jouant à l'unisson. Ce même record fut battu quelques jours plus tard par plusieurs milliers de joueurs lors de la célébration de la fête nationale de l'Yhyakh...