Allah n'est pas obligé

Dans une joyeuse énergie de survie, Birahima raconte sa vie d'enfant-soldat dans " le bordel au carré " des guerres de Sierra-Leone et du Libéria. Sur le plateau nu, dans un jeu proche du conteur et du clown, deux actrices Européennes portent la parole de cet enfant " nègre noir africain broussard ". Par les yeux d'un enfant et le corps de deux adultes, cette farce carnassière décortique avec humour l'effet boule de neige et cyclique des guerres civiles. Ici, l'horreur du chaos et de la mort sont décrits cliniquement, un travail d'alerte et de mémoire est proposé au public sans aucun moralisme. Nous nous attelons dans ce spectacle à restituer la complexité de la position d'un enfant-soldat, portant en son nom même la dualité victime-bourreau. La théorie facile du " monstre" est écartée d'emblée puisque c'est à ce personnage que nous nous identifions au fil du spectacle, dans sa quête de repère, d'amour et de foi autant que dans ses actes les plus monstrueux, au nom d'un seul leitmotiv : la survie. Sans rien excuser ni juger, il s'agit de témoigner. Ahmadou Kourouma, auteur ivoirien, a reçu le Prix Renaudot et le Prix Goncourt des Lycéens en 2000 pour son roman " Allah n'est pas obligé " publié aux éditions du Seuil.

Cette version théâtrale du roman d'Ahmadou Kourouma qui a reçut les Prix Renaudot et Goncourt des Lycéens en 2000 est une véritable farce carnassière.