
Meilleurs souvenirs de Grado ou la petite histoire de Anna et Karl en vacances.
"Grado, une station balnéaire de la côte adriatique. C'est là qu'Anna et Karl, un couple d'Allemands, partent en vacances pour quinze jours. Leur fils confié à la grand-mère, les plantes vertes confiées aux voisins et les collègues restés à l'usine, ils ont résolu d'en profiter... Mais il n'est pas toujours facile de trouver sa place loin de chez soi. Dans ces scènes de vie quotidienne, l'auteur met en lumière le désoeuvrement qu'engendrent parfois les vacances. Anna et Karl n'évitent pas toujours le ridicule, mais ils sont pleins de bonne volonté!"
Extraits des notes de mise en scène: Dans Meilleurs souvenirs de Grado, un homme et sa femme partent en vacances au bord de l'Adriatique. Karl est ouvrier, Anna ne travaille plus depuis la naissance de leur fils. Dans l'oeuvre de Kroetz, on peut considérer cette pièce comme " légère ", mais le rire se mêle à un vague malaise. Pas de scènes violentes, mais un désarroi palpable dans ces fameux silences qui ponctuent des dialogues quotidiens. Anna énonce des vérités générales et masque ainsi ses propres perceptions . Elle évoque des idées reçues comme si le " prêt à parler " pouvait aboutir à un " prêt à penser " rassurant. Pour ces deux personnages, les sorties et les loisirs demeurent un luxe, une rareté dont ils cherchent à profiter le mieux possible mais il leur manque toujours le mode d'emploi des meilleures vacances possibles . Ils s'activent énormément et créent des plannings quand on ne leur en impose pas, pensant que c'est la seule manière de " profiter ". J'ai retranscrit cette frénésie d'activités par des transitions muettes qui servent de liens entre les différentes scènes et en m'appuyant sur les propos de l'auteur : " La façon de marcher, les mouvements d'une personne expriment également beaucoup. Les silences sont d'abord le caractère de la vérité ". L'ennui, les problèmes, tantôt cocasses ou graves, qui transparaissent dans ces tranches de vie d'un couple en vacances m'ont émue et ce théâtre donne à réfléchir sur la place de l'individu dans notre société où, même pendant ses loisirs, il subit encore les mêmes contraintes qu'au quotidien : une organisation précise, des codes, des horaires. Certains codes sociaux déboussolent . Parfois on a peur de les ignorer. On se doute que ces codes existent mais on ne sait pas comment faire. Les décisions à prendre rapidement paniquent un peu. On a peur de mal faire, d'être ridicules, comme les deux personnages de cette pièce. On pourrait croire à une comédie où l'on se moque de deux personnages égarés dans un contexte social qui les complexe, mais petit à petit, le public ressent cette dénonciation sociale concrète et démontrée et, insidieusement, on en vient à se poser de nombreuses questions.
Peut-on oublier que c'est une chance de voir la mer par la fenêtre de sa chambre d'hôtel, d'avoir accès aux beautés du monde et d'avoir la capacité d'en profiter pleinement parce qu'on est cultivé ? Comment les gens modestes profitent-ils des congés payés ? Comment organisent-ils le peu de temps qui leur revient pour se reposer ? Comment se comportent-ils loin de chez eux, loin de leur quotidien ? Est-ce qu'ils se rassurent en reconstruisant les mêmes schémas angoissés d'emploi du temps, ont ils besoin de rituels? Comment être libre et " jouir de la vie " quand on a enfin du temps libre? Comment se tenir dans ces endroits où l'on ne se sent pas tout à fait à sa place? J'ai situé l'action dans le courant des années quatre-vingt, période qui correspond à mes propres souvenirs de vacances en famille...
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Pour tout public
Langue : Français
Extraits des notes de mise en scène: Dans Meilleurs souvenirs de Grado, un homme et sa femme partent en vacances au bord de l'Adriatique. Karl est ouvrier, Anna ne travaille plus depuis la naissance de leur fils. Dans l'oeuvre de Kroetz, on peut considérer cette pièce comme " légère ", mais le rire se mêle à un vague malaise. Pas de scènes violentes, mais un désarroi palpable dans ces fameux silences qui ponctuent des dialogues quotidiens. Anna énonce des vérités générales et masque ainsi ses propres perceptions . Elle évoque des idées reçues comme si le " prêt à parler " pouvait aboutir à un " prêt à penser " rassurant. Pour ces deux personnages, les sorties et les loisirs demeurent un luxe, une rareté dont ils cherchent à profiter le mieux possible mais il leur manque toujours le mode d'emploi des meilleures vacances possibles . Ils s'activent énormément et créent des plannings quand on ne leur en impose pas, pensant que c'est la seule manière de " profiter ". J'ai retranscrit cette frénésie d'activités par des transitions muettes qui servent de liens entre les différentes scènes et en m'appuyant sur les propos de l'auteur : " La façon de marcher, les mouvements d'une personne expriment également beaucoup. Les silences sont d'abord le caractère de la vérité ". L'ennui, les problèmes, tantôt cocasses ou graves, qui transparaissent dans ces tranches de vie d'un couple en vacances m'ont émue et ce théâtre donne à réfléchir sur la place de l'individu dans notre société où, même pendant ses loisirs, il subit encore les mêmes contraintes qu'au quotidien : une organisation précise, des codes, des horaires. Certains codes sociaux déboussolent . Parfois on a peur de les ignorer. On se doute que ces codes existent mais on ne sait pas comment faire. Les décisions à prendre rapidement paniquent un peu. On a peur de mal faire, d'être ridicules, comme les deux personnages de cette pièce. On pourrait croire à une comédie où l'on se moque de deux personnages égarés dans un contexte social qui les complexe, mais petit à petit, le public ressent cette dénonciation sociale concrète et démontrée et, insidieusement, on en vient à se poser de nombreuses questions.
Peut-on oublier que c'est une chance de voir la mer par la fenêtre de sa chambre d'hôtel, d'avoir accès aux beautés du monde et d'avoir la capacité d'en profiter pleinement parce qu'on est cultivé ? Comment les gens modestes profitent-ils des congés payés ? Comment organisent-ils le peu de temps qui leur revient pour se reposer ? Comment se comportent-ils loin de chez eux, loin de leur quotidien ? Est-ce qu'ils se rassurent en reconstruisant les mêmes schémas angoissés d'emploi du temps, ont ils besoin de rituels? Comment être libre et " jouir de la vie " quand on a enfin du temps libre? Comment se tenir dans ces endroits où l'on ne se sent pas tout à fait à sa place? J'ai situé l'action dans le courant des années quatre-vingt, période qui correspond à mes propres souvenirs de vacances en famille...
La distribution du spectacle ✨
Auteur(s) :
Franz Xaver Kroetz
Mise en scène :
Marina Glorian
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Le lieu
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À propos de Meilleurs souvenirs de Grado
L’événement Meilleurs souvenirs de Grado de type Théâtre contemporain, organisé ici : Théâtre Darius Milhaud -
Paris, n'est plus disponible à la vente.
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