Deux coups de carabine. 16 ans de réclusion. dernière nuit de prison, passée entre le bilan d'une vie perdue et l'angoisse d'un retour à la liberté. 1000 morceaux d'une vie brisée qu'on recolle peu à peu avec le personnage, dans une cellule d'entre deux mondes. "le sas" est un récit pluriel cantiné par michel azama contre quelques heures d'humanité auprès de 12 femmes détenues de la prison de rennes, lors d'un atelier d'écriture. 12 voix condensées en une seule : celle du personnage de "la partante".

a ce jour, la mise en scène tient sur le parti pris de laisser la part belle à ce texte comme une restitution de témoignage.ce qui ne veut pas dire qu'on en évacue le théâtre. le pari étant qu'il soit à ce point invisible qu'on puisse y flirter avec la réalité. comme on assisterait à un reportage.une prise sur le vif.a la différence près que, dans le but d'éviter toute ressemblance avec un reality- show télévisuel, l'usage de certaines de nos grosses ficelles de prédilection au théâtre (bande son, rétro projection, etc) permettront de tordre cette réalité pour mieux transposer souvenirs, fantasmes et évasions.donner à voir comment se raconte l'imaginaire de cette femme, au-delà même des mots.la lumière ainsi que la projection de dessins réalisés en direct, tiendront lieu de métronome dans les allers et retours incessants entre passé, présent et futur. elles sont aussi la base de scénographie de l'ensemble du spectacle, sur un plateau aussi brut et nu que possible. avec le souhait de jouer sur une esthétique dépouillée.(murs de l'espace de jeu mis à nu ou toile de fond travaillée dans ce sens).a ce stade du travail, cette " épopée intime " de 16 ans, condensée en 1h de théâtre, relève rythmiquement de l'idée des images ou flash dont témoignent les gens qui ont échappé de justesse à la mort et qui voient défiler leur vie à 200kms/seconde.