Il s'interroge sur la possibilité même d'agir, représente un peuple éclaté et impuissant qui laisse passer l'occasion de restaurer la République dans la Florence de la Renaissance.

La compagnie C(h)aracteres a choisi de transposer la pièce dans le cadre esthétique de l'Italie des années 1960, riche en références cinématographiques, de Fellini à Pasolini, sans oublier Visconti et la fameuse réplique de son Guépard : " Il faut que tout change pour que rien ne change ". Surplombant cette période, le manque de perspective fait écho au mal du siècle des romantiques comme au désenchantement contemporain.

Directeur artistique de la compagnie, Gérald Garutti insiste sur la dimension éminemment politique de la pièce. Trente comédiens, dont un choeur de quinze amateurs, participent aux effets scéniques de surgissement (décors humains, traversées, foules), et donnent un souffle dramatique qui dépasse les intrigues de cour. Mais l'engagement politique peut-il vraiment modifier le cours de l'Histoire ? Lorenzaccio reste d'une brûlante actualité.